Pouvez-vous lire les micro-expressions ?
Mieux communiquer ce n’est pas uniquement deviner le style comportemental dominant de son interlocuteur (langage des couleurs), c’est aussi prendre en compte le visage et ses micro-expressions (langage des émotions).
Ces dernières sont le fenêtre de l’âme car elles véhiculent différentes émotions et nous permettent de mieux comprendre notre interlocuteur, car souvent, le plus important ce n’est pas forcément ce que l’on dit mais comment on l’exprime à travers notre communication non-verbale.
Je crois sincèrement que savoir lire le visage, au même titre que connaître les 4 styles de base de la Méthode DISC, est l’une des compétences humaines les plus essentielles que chacun nous devrait connaître. Vous allez aisément l’ajouter à votre boîte à outils de compétences relationnelles.
Dans cet article, vous allez apprendre à identifier les différentes micro-expressions (émotions) qui sont une réaction affective passagère, d’intensité plus ou moins forte, et aussi à répondre de manière optimale. Nous verrons dans la deuxième partie, que les 4 émotions principales, peuvent constituer un moteur puissant pour aller de l’avant (action), comme elles peuvent être un frein à notre développement, à l’image de la peur qui nous fera refuser une promotion.
Sans transition, let’s go Serge !!!
📍 PS : Les illustrations de cet article sont majoritairement liées aux travaux de Vanessa Van Edwards | Science of People, qui est une spécialiste mondiale du langage non-verbale. Elle m’a formé par le passé pendant 12 semaines.
L’homme au 10 000 expressions
Notre visage comprend pas moins de 94 muscles différents ce qui permet à notre visage de faire plus de 10 000 expressions distinctes. Parmi ces 10 000 combinaisons 7 000 correspondent à des grimaces et 3 000 possèdent un sens. C’est Charles Darwin qui s’est intéressé en premier au sujet, via la publication en 1872 de l’ouvrage “L’expression des émotions chez l’homme et les animaux”. En 1966, Haggard et Isaacs ont inventé le terme “micro-expression”. Finalement c’est Paul Ekman qui a le plus contribué et démocratisé ce domaine, via un travail colossal, en mettant en avant parmi ces 10 000 combinaisons les 7 micro-expressions universelles même si des études récentes montrent qu’il faut sérieusement nuancer cet aspect universel (Gendron, 2018) et plus parler désormais d’émotions de base telles que la joie, la surprise, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût et aussi le mépris, avec des interprétations différentes. Si certains parle de peur d’autres verront de la colère ou de la rage.
Qu’est-ce qu’une micro-expression ?
Une micro-expression est une expression faciale très brève et involontaire que l'homme fait lorsqu'il ressent une émotion. Elle se caractérise par sa courte durée de 0,5 à moins de 0,25 secondes et ne peut être simulée. Il s’agit donc d’une vue honnête sur une émotion spontanée. Par contre, les expressions faciales (plus d’une seconde) peuvent être simulées et sont moins honnêtes à l’image du sourire de circonstance.
Lance Armstrong montrant une micro-expression de mépris lors de son interview avec Oprah
Si vous souhaitez développer votre intelligence non-verbale, en vous entraînant à lire le visage des gens, il est important de connaître les 7 expressions de base, que nous allons détailler ensemble ci-dessous.
Evitez aussi de trop mimer les émotions négatives devant votre miroir car elles vont s’imprégner en vous. En effet, les chercheurs ont découvert que si vous faites l'expression du visage, vous commencez aussi à ressentir l'émotion vous-même (neurones miroirs). Les émotions ne provoquent pas seulement des expressions faciales, les expressions faciales provoquent aussi des émotions, comme quoi le corps et l’esprit sont intimement liés. Je mets souvent en relief que adopter une posture de gagnant (physiologie) va impacter notre psychologie. Nous sommes ce que nous répétons.
Les 7 micro-expressions en action
Comment détecter et répondre aux 7 micro-expressions ? L’objectif de cette section est de mieux les repérer pendant vos interactions sociales et ainsi faire preuve d’agilité relationnelle pour communiquer plus efficacement notamment avec les 4 styles comportementaux (voir : Méthode DISC).
Nous allons donc voir successivement les 7 micro-expressions en action :
Micro-expression de la peur
Micro-expression de la surprise
Micro-expression de la colère
Micro-expression de la tristesse
Micro-expression du mépris
Micro-expression de la joie
Micro-expression du dégoût
1️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : la peur
Les expressions de la peur, et toutes ses nuances comme l’anxiété, l’angoisse, la terreur …, sont extrêmement courantes dans notre vie personnelle et professionnelle. Elle peut facilement être décelée dans un environnement où l'adrénaline est présente avant de sauter en parachute par exemple, ou quand vous rencontrez pour la première fois un lion qui vient de suivre un régime minceur depuis 6 mois. L’ascenseur émotionnel est garanti. L’expression de la peur se manifeste aussi au niveau professionnel où nous sommes souvent soumis au stress, lorsque nous avons le sentiment que quelque chose échappe à notre contrôle. Vous voyez donc que cette micro-expression spécifique se déclenche dans des situations classiques de danger et via des circonstances plus complexes.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression de la peur ?
Dans une situation dangereuse.
Lorsque vous donnez des informations difficiles à quelqu'un.
Dans une interaction inconnue ou confuse.
Répondre à une question embarrassante.
Se faire piéger en train de mentir.
👉 Comment repérer la peur ?
Voici comment les muscles faciaux interagissent dans la mise en place de la micro-expression de la peur.
Les sourcils sont relevés et rapprochés, généralement à plat sur le visage en ligne droite.
Le blanc supérieur des yeux est visible, mais pas le blanc inférieur
La bouche est souvent ouverte, les lèvres étant étirées ou tirées vers l'arrière. La bouche s'ouvre généralement pour aspirer plus d'oxygène afin de calmer le système nerveux central.
Quand nous avons peur, nos membres du corps se raidissent et nous élargissons nos yeux car cela nous permet de voir toute menace qui pourrait se cacher à proximité. Rappelez-vous face au lion, votre cerveau passe directement en mode défense ou fuite.
Ainsi, notre bouche s’ouvre également pour nous préparer à deux choses. En premier, elle nous prépare au cas où nous devrions crier à l'aide, si nous nous sentons menacés. En second, elle nous prépare à respirer une grande quantité d'oxygène. Cet oxygène étant utile au cas où nous devrions nous enfuir ou combattre le lion qui vous regarde tel un déjeuner sympathique.
La peur est-elle contagieuse ?
Une étude réalisée en 1996 montre que lorsque nous voyons des expressions faciales effrayantes, l'activité de notre amygdale augmente. En outre, via les neurones miroirs, les personnes autour de vous vont également être plus vigilantes au niveau regard afin d'être mieux préparés en cas de danger réel.
▶️ Comment répondre à la peur ?
Lors d’une interaction, si vous voyez l’expression de la peur chez votre interlocuteur, il sera judicieux de faire une pause dans votre conversation ou histoire, pour revenir en arrière et à l'endroit où vous avez d'abord repéré la peur. Le but étant de réconforter par exemple la personne en lui donnant plus d’explications via un ton apaisant.
📍 Plus spécifiquement :
Comprendre et rassurer : Quelle est la menace ? Quelle est la source du malaise
Expliquez et apaisez : Comment pouvez-vous rendre la situation, le cadre ou l'environnement plus sûr ?
Calmer et apaiser : Pouvez-vous rassurer, réévaluer ou supprimer la menace ?
2️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : la SURPRISE
La micro-expression de la surprise est avec la joie l’une des deux émotions positives. Alors que certaines micro-expressions sont légèrement plus longues que d’autres, l’expression de la surprise est extrêmement rapide et peut se transformer par la suite en une autre émotion, comme l’anxiété ou la joie en fonction de l’impact de la nouvelle, ou un visage neutre à l’image du style comportemental bleu dans la Méthode DISC. En fonction de l’effet de surprise, l'intensité de la micro-expression est plus ou moins accentuée. En outre, si l’expression de surprise dure plus d’une seconde, nous sommes face à une expression simulée et non spontanée. Les raisons de cette simulation sont diverses comme montrer son implication dans une conversation ou faire plaisir à une personne quand nous ouvrons son cadeau etc.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression de la surprise ?
Lorsque vous livrez des nouvelles inattendues.
Lorsque vous partagez une histoire dont la fin est choquante.
Lorsque quelqu'un est étonné ou émerveillé.
👉 Comment repérer la surprise ?
Voici comment les muscles faciaux interagissent dans la mise en place de la micro-expression de la surprise avec les signes caractéristiques suivants :
Les sourcils sont relevés et courbés avec les yeux qui s’écarquillent.
La peau sous le sourcil est tendue.
Des rides horizontales apparaissent sur le front (quand le Botox n’est pas présent).
Les paupières sont ouvertes, le blanc de l'œil est visible au-dessus et en dessous.
Les mâchoires sont ouvertes et les dents sont écartées, mais il n'y a pas de tension ou d'étirement de la bouche.
Haussement de sourcil
Avez-vous remarqué que quand nous avons l'air surpris nous levons les sourcils et ouvrons les yeux plus largement. Cela permet ainsi, aux autres observateurs, de voir plus facilement où nous regardons et comprendre ce qui nous surprend.
En outre, la surprise peut également être utile dans le monde de la séduction. En effet, lorsque quelqu'un est attiré par vous, vous pouvez le remarquer via ce que l'on appelle l'éclair de sourcil.
Surprise et peur
Avec de l’entrainement et de l’expérience vous allez faire la différence, mais la surprise et la peur se ressemblent beaucoup. La meilleure façon de les distinguer est de regarder la forme du sourcil : courbé pour la surprise, plat pour la peur.
▶️ Comment répondre à la surprise ?
Lors d’une interaction, si vous voyez l’expression de la surprise chez vos interlocuteurs, il sera judicieux de faire une pause dans votre conversation pour :
📍 Plus spécifiquement :
Expliquez et clarifiez : Savent-ils ce que vous savez ?
Examinez les objectifs et qualifiez : Que faut-il faire ensuite pour que tout le monde soit sur la même longueur d'onde ?
3️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : LA colère
Voyons maintenant une micro-expression qu’il faut savoir détecter rapidement car elle peut surgir à n’importe quel moment dans une conversation et que la colère est le fondement de l’agressivité verbale ou physique.
Nous montrons des signes de colère lorsque nous ressentons du mécontentement envers les autres ou de l'agacement face à une situation. Il y a différentes situations propices comme nous allons le voir ci-dessous.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression de la colère ?
Lors d'une confrontation verbale (agacement, critique …).
Quand on annonce une mauvaise nouvelle.
Avant une dispute ou un combat.
Quand nous faisons référence à une personne détestée par votre interlocuteur.
👉 Comment repérer la colère ?
Voici comment les muscles faciaux interagissent dans la mise en place de la micro-expression de la colère avec les signes caractéristiques suivants :
La façon la plus simple de repérer la colère est de chercher les deux lignes verticales sur le front. Cela se produit lorsque les sourcils s'abaissent et se rapprochent en descendant vers le nez.
Les lèvres sont souvent tendues et se pincent légèrement, ou ouvertes si elles sont combinées à des cris.
Le menton peut faire saillie vers l'avant.
Les yeux se rétrécissent en un éclat suspect et le regard reste fixe.
Contrairement aux micro-expressions de surprise et de peur, la micro-expression de colère est caractérisée par des sourcils abaissés.
Les personnes qui sont vraiment en colère peuvent essayer de cacher l'expression de leur visage en colère dans des interactions sociales, car cette dernière, peut-être considérée comme une violation des normes sociales. Par conséquent, les individus peuvent ne révéler qu'un petit détail, comme des lèvres qui se pincent, un rapide pincement de sourcils, un changement de respiration ou un visage qui change de couleurs.
Malheureusement, ou heureusement, en fonction de notre situation dans l’interaction, les visages en colère sont l'une des expressions les plus rapides à être détectées comme l’ont découvert des chercheurs de l'Université d'Essex. C’est probablement dans notre ADN depuis des millénaires, car en tant que chasseur cueilleur, nous devions en permanence nous concentrer sur une vision fixe pour la cueillette et une vision périphérique rapide pour se prémunir de tout danger possible et ainsi éviter d’être dans le menu des lionnes.
En outre, il faut noter que nous sommes très doués pour lire et démontrer un comportement non verbal dès le plus jeune âge. Les bébés commencent à lire les expressions faciales à l'âge de deux jours. Les bébés de seulement 18 mois sont capables de comprendre les intentions d'un adulte simplement en regardant leur non-verbal.
Comment répondre à la colère ?
Lors d’une interaction, si vous voyez l’expression de la colère chez votre interlocuteur, il sera judicieux d’être très vigilant et s’adapter rapidement au contexte en fonction de la posture de votre interlocuteur (cas extrême d’une confrontation physique).
📍 Plus spécifiquement :
Restez calme : pas de déclarations ou de mouvements offensifs ou défensifs. Respirez calmement et sereinement en adoptant une posture neutre, compréhensive et des propos factuels.
Explorez : d'où vient cette colère et comment pouvez-vous l'évacuer ?
Expliquez : Quel type d'information pouvez-vous donner à votre interlocuteur pour qu'il se sente moins menacé ? Comment pouvez-vous mettre en évidence une attitude coopérative ?
4️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : la TRISTESSE
La tristesse, qui est l’expression la plus fidèlement représentée par les émoticônes, est toujours liée à une douleur émotionelle via un visage marqué. Cette tristesse peut être liée à des événements personnels ou concerne un événement extérieur vous affectant, comme quand vous faites preuve d’empathie vis-à-vis d’un ami. Ici, comme nous l’avons indiqué précédemment vous allez intérioriser les émotions de votre interlocuteur. La joie est contagieuse comme la tristesse ou simplement le sourire d’un inconnu, car intérieurement nous mimons les émotions pour mieux les comprendre.
Souvent la tristesse va se traduire par un regard lointain, vide sans but. C’est selon Paul Ekman la micro-expression la plus difficile à simuler, sauf pour les acteurs qui ont la capacité à aller chercher les émotions en eux. En outre, comme cette expression est précurseur des pleurs, elle peut vous aider à prévoir quand quelqu'un va fondre en larmes.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression de la tristesse ?
Quand quelqu'un est profondément déçu.
Juste avant que quelqu'un ne soit sur le point de pleurer.
Lorsque quelqu'un est accablé ou bouleversé par une nouvelle.
👉 Comment repérer la tristesse ?
La micro-expression de la tristesse se caractérise par différents signes tels que :
Un regard vide, les yeux perdus regardant au loin.
Les coins intérieurs des sourcils sont relevés, comme dans la peur, et rentrés.
Les yeux deviennent tombants.
La bouche est tirée vers le bas et le menton est tiré vers l'arrière.
Les narines peuvent s’effacer dans certains cas.
Parfois, les lèvres peuvent faire la moue (surtout chez les enfants).
C'est l'une des micro-expressions les plus difficiles à identifier correctement, car à l’inverse de l’expression de la joie qui est très expressive, les micro-expressions tristes ne sont pas très grandes ou perceptibles. C’est aussi contrairement à la surprise, qui est extrêmement rapide, l'une des micro-expressions les plus durables.
Comment répondre à la tristesse ?
Pendant une interaction si vous détectez cette micro-expression il sera judicieux de faire preuve de présence. Ici je ne parle pas de posture, que j’ai trop souvent vu dans cette pseudo culture de la bienveillance en entreprise, où chaque interaction répond à un scénario et une codification. Être présent, c’est simplement être à l’écoute avec beaucoup de neutralité, de compréhension et d’empathie.
Si je me réfère aux 4 styles comportementaux, le profil DISC vert est celui qui est souvent le plus adapté, car il est orienté vers les personnes dans une attitude plus à la réflexion et le besoin que les autres se sentent bien. Nous allons naturellement trouver ce profil dans les métiers liés au service à la personne ou dans le milieu médical.
📍 Plus spécifiquement :
Offrir votre aide et compréhension : Quelle est la cause de leur tristesse ?
Faire preuve d’empathie : Comment pouvez-vous les aider ?
Offrir de l'espace : De combien de temps ont-ils besoin pour se rétablir ? Donnez leur le temps de guérir …
5️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : lE MÉPRIS
Voila la micro-expression la plus simple à détecter, quand vous être entraîné, car c’est la seule qui est asymétrique au niveau du visage. Par contre, elle est lourde de sens et c’est l’émotion la plus destructrice, comme nous allons le voir via le Dr Gottman.
La micro-expression du mépris, qui est l’unité d’action numéro 10 selon le codage de Paul Ekman, est comme la haine un sentiment négatif d'antipathie, d'irrespect ou d'offense envers quelqu'un. Contrairement à la micro-expression du dégoût, le mépris se caractérise par un sentiment de supériorité par rapport à une autre, qui va se traduire au niveau corporelle par une tendance à reculer, avec un torse qui se bombe un peu vers l’avant et aussi un menton qui peut-être légèrement relevé ainsi qu’une regard hautain. Quand la personne, ressent du mépris, vis-à-vis d’un collaborateur par exemple, elle peut avoir l’impression d’avoir raison et l’autre personne a tort. Quand vous la voyez, c’est souvent mauvais signe.
Si je peux l’associer à un style comportemental dans le langage des couleurs, nous allons voir cette micro-expression notamment chez les profils dominants (la couleur rouge) qui à l’extrême, comme je l’expliquais dans l’article : “Quand le leader conducteur fait preuve d’arrogance, de déni des autres …”, peut se montrer trop sur de lui, ce qui va se traduire par de l’arrogance, le déni des autres, un optimisme irréaliste etc. Cette micro-expression est souvent présente chez les hommes politiques et sportifs.
Relation de couple et mépris
Dans le cadre d’une relation de couple, le mépris est le premier prédicateur de divorce comme l’a démontré le Dr Gottman qui est un expert en marriage. Ce chercheur et clinicien en psychologie, qui a effectué un travail approfondi pendant quatre décennies sur la prédiction du divorce et la stabilité conjugale, est capable de vous dire en moins de 15 minutes si votre relation va être durable ou pas. Je vous conseille son excellent ouvrage : “The Seven Principles for Making Marriage Work”, qui est un guide pratique pour construire à mon sens une relation durable. Nous apprenons à marcher, pourquoi ne pas apprendre à aimer et construire durablement sa vie de couple, dans une société ou une conversation durable c’est moins de 155 caractères. Le point positif, c’est que vous pouvez renverser cette situation en l’identifiant correctement. Dans une étude publiée au sein du Journal of Marriage and the Family, 83 % des relations difficiles qui présentaient des signes négatifs comme le mépris ont pu être renversées, à condition que les couples aient réussi à se réconcilier après une dispute.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression du mépris ?
Lorsque vous dites non à quelqu'un.
Lorsque quelqu'un entend ou rencontre quelque chose qu'il n'aime pas.
Lors d'un désaccord ou après avoir été licencié ou bien une rupture (amour haine)
👉 Comment repérer le mépris ?
Comme nous l’avons vu, c’est relativement évident. Cette micro-expression se caractérise par les indices suivants :
C'est la seule micro-expression asymétrique, repérable par un relèvement unilatéral de la bouche. Un seul côté des lèvres remontera.
Parfois, les yeux peuvent être rétrécis.
Le corps peut également se détourner, avec un menton qui se relève et la tête se redressant légèrement en arrière.
Comme l’indique Vanessa Van Edwards, via son laboratoire Science of People, malgré sa simplicité dans les mouvements du visage, c'est une micro-expression difficile à évaluer, notamment quand nous manquons de pratique, car nous confondons souvent ce sourire en coin avec l'ennui, le sarcasme ou le désintérêt, mais le mépris est bien plus grave. Il signifie la haine, le mépris ou la supériorité. Si votre conjoint montre ce signe et passe son temps à plus vous critiquer que féliciter, bonne chance … .
Comment répondre AU MÉPRIS ?
J’aurai tendance à dire divorcer en plaisantant. Pas si simple de gérer cette émotion, si elle vient de vous, je dis : humilité.
La communication nous apprend que chacun de nous à sa propre perspective et ce n’est pas parce que la personne en face de nous a une opinion différente qu’elle a tord. Vous connaissez probablement la parabole des 6 aveugles, datant de - 500 avant J.C., chacun donnant sa propre version. Même si chacun avait partiellement raison, tous étaient dans l'erreur. Je vous reproduis ci-dessous la note Wikipédia.
Alors comment répondre au mépris dans une interaction … il va falloir simplement approfondir pour mieux rétablir l’interaction et éviter aussi toute confusion au niveau de la lecture de cette émotion. Comme nous le verrons en conclusion, nous pouvons tirer parti de ses émotions comme des incitations positives à l’action.
📍 Plus spécifiquement :
Comprendre : Comment trouver la source du mépris ?
Réévaluer et établir un rapport plus équilibré : Passez en revue les points sur lesquels vous êtes d'accord et les raisons pour lesquelles vous vous êtes réunis au départ.
Avant d’évoquer l’expression de joie, abordons la sixième micro-expression : le sentiment de dégoût et pas uniquement parce que votre voisin ne connaît pas le stick déodorant, c’est redoutable en open space.
6️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : lE DÉGOÛT
Cette micro-expression est particulièrement difficile à contrôler tellement elle peut-être spontanée. Lorsque nous vivons quelque chose de désagréable, de révoltant ou de répugnant, nous manifestons du dégoût. C'est le visage que l'on fait, quand on sent quelque chose de mauvais. L’expression la plus typique étant le nez plissé vers le haut, des dents supérieurs qui apparaissent rapidement avec éventuellement une interjection comme “Berk” pour exprimer son sentiment.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression du dégoût ?
Quand quelqu'un sent ou goûte quelque chose de mauvais.
Lorsque vous n'aimez pas une personne ou une idée.
Lors d'une interaction désagréable.
Par rapport à un récit ou une perspective imaginaire déplaisante.
Lors d’une action que l’on doit faire ou que l’on subit.
👉 Comment repérer le dégoût ?
C’est toute une question de nez 👃 … . Quelques indices ci-dessous :
D'abord, cherchez un pli de nez … les narines remontent.
Cela tire les lèvres vers le haut.
La rangée de dents supérieure devient visible.
Le menton se contracte légèrement ainsi que les muscles pyramidaux et les sourcils qui froncent.
Comment répondre AU dégoût ?
Si vous percevez cette émotion durant une interaction, je vous invite notamment à :
📍 Plus spécifiquement :
Identifiez le problème et demander la permission. Laissez-les vous dire ce qu'ils ressentent vraiment.
Faites preuve d'ouverture. Identifiez les solutions possibles et rappelez à cette personne qu'elle a droit d’exprimer son opinion.
Note importante : par contre, dans certaines situations, il peut être nécessaire d'éviter complètement la source de dégoût. Si vous avez identifié la source, vous pouvez prendre des mesures pour ne pas en parler ou trouver un moyen de contourner le problème.
Terminons par une note positive est une belle émotion : la JOIE.
7️⃣ COMMENT Décrypter les micro-expressions : lA JOIE
Terminons sur une note positive via l’expression la plus simulée au quotidien, la joie. La norme sociale est souvent de sourire quelles que soient les circonstances, car il est de bon ton, derrière son masque, de cacher ses émotions.
Une conseillère chez Sephora va vous accueillir avec un sourire, mais qu’en est-il vraiment ? Elle a peut-être la pression du chiffre et du management, le besoin de vous proposer tel ou tel produit en priorité, et ses problèmes personnels … Nous ne savons pas, elle joue peut-être un rôle, répondant aux normes sociales. L’expression d’un faux sourire n’étant pas forcément une mauvaise chose mais simplement un moyen pour des discussions plus agréables et apaisées. Le sourire étant une émotion expansive créatrice de liens.
Alors comment distinguer un vrai sourire d’un faux ? C’est simple, entraînez-vous et observez en vous concentrant uniquement sur les yeux. C’est ce que nous indique un neurologiste précurseur au XIX siècle, Guillaume Duchenne de Boulogne. Le sourire de Duchenne, est un sourire authentique qui provient d'un véritable plaisir. Il se distingue d'un faux sourire par le muscle “orbicularis oculi”, qui forme les rides de la patte d'oie autour des yeux. Le vrai sourire est extrêmement difficile à simuler, très peu de personnes sont capables de contracter le muscle orbiculaire et les rares individus le réussissant n’arrivent pas à le faire avec les deux yeux en même temps.
👉 Quelles sont les situations propices à l’expression de la joie ?
Quand on fait la fête avec quelqu'un.
Quand on apporte de bonnes nouvelles
Au cours d'une expérience agréable ou positive.
👉 Comment repérer la joie ?
C’est toute une question d’observation et d'entraînement. Quelques indices ci-dessous :
Le véritable signe de bonheur véritable est lorsque les petites rides à l'extérieur de nos yeux (appelées pattes d'oie) sont engagées.
Les joues se soulèvent.
Les lèvres sont relevées et reculées, en gardant à l'esprit que les dents peuvent être visibles ou non.
Comment répondre À LA JOIE ?
Si vous percevez cette émotion pendant une interaction, pourquoi ne pas :
📍 Plus spécifiquement :
Célébrez ! Souriez avec eux, sautez de joie … savourez l'instant présent. Une joie partagée est toujours communicative.
Demandez aussi des détails en vous rendant disponible.
Exprimez aussi de la gratitude
À l’inverse, si vous repérez le faux bonheur ou sourire de circonstance, je vous invite à creuser un peu plus. Quand nous simulons, c’est que nous cachons une autre émotion. Le faux bonheur pouvant cacher colère, jalousie, peur, tristesse ou toute autre émotion négative. Voyez si vous pouvez aller à la source de la véritable émotion en posant une question comme : "Es-tu sûr que tout va bien ? je te sens préoccupé". Imaginez un collaborateur qui vient d’être promu, joie sincère ou pas, peut-être que cette promotion, c’est des responsabilités en plus et des changements dans sa vie personnelle car nécessitant un déménagement par exemple.
Pourquoi connaître et contrôler les micro-expressions ?
Ici nous clôturons la première partie sur la présentation des 7 micro-expressions. Nous avons donc vu :
Comment les décrypter ?
Quelles sont les situations propices à l’expression de ces émotions ?
Et aussi comment réagir … .
Comme tous les outils (méthode DISC, intelligence émotionnelle …), ce que je vous propose, c’est de mettre en pratique et identifier ces micro-expressions au quotidien. Vous allez gagner en capacité d’observation, d’écoute et d’intelligence relationnelle via la synchronisation avec votre interlocuteur.
Pourquoi contrôler ces micro-expressions ?
Outre le fait qu'elles vous donnent confiance dans les situations sociales personnelles ou professionnelles, vos micro-expressions offrent aux autres un aperçu de vos véritables émotions. Je me répète encore une fois, les émotions sont contagieuses car vos interlocuteurs sont capables de ressentir ces différentes micro-expressions (joie, bonheur, tristesse, colère, mépris, peur, surprise, dégoût).
📍 Maitriser les 7 micro-expressions c’est :
Paraître plus sûr de vous pendant les réunions, les entretiens d'embauche et les négociations de vente.
Améliorer vos relations avec vos proches, vos amis et les membres de votre famille.
Découvrir les véritables sentiments de vos clients et partenaires, tant dans votre vie professionnelle que personnelle.
Pour aller plus loin, je vous propose en section complémentaire comment tirer parti de ses émotions en évoquant les 4 principales. L’objectif étant de mieux les connaître, pour mieux les nommer et les détecter en situation : la colère pouvant nous faire regretter des actions par exemple.
Comment s’appuyer sur ses émotions pour orienter ses actions ?
Montrer sa vulnérabilité ou ses émotions n’est pas forcément bien vue dans l’entreprise, même si aujourd'hui les travaux et contributions de Brené Brown montrent l’inverse. Pour moi, elles font partie de la vie et doivent nous pousser à l’action en les reconnaissant et les écoutant, au lieu de les ignorer, sinon c’est le meilleur moyen de prendre des décisions irraisonnées. Par exemple, trop de confiance en soi, nous conduit à l’arrogance et au mépris du danger.
Je suis donc partisan du développement de notre intelligence émotionnelle (article : Les 4 composantes de l’intelligence émotionnelle) pour mieux affronter les obstacles de la vie : “ce qui ne nous tue pas, nous rend antifragile”. Il faut oser aller dans l'arène pour affronter et dompter ses propres dragons 🐉 et ainsi grandir à soi en créant sa propre légende personnelle.
Nous sommes parfaitement dans logique du voyage du héros qui est un concept établi par Joseph Campbell décrit dans son livre “Le Héros aux mille et un visages” et qui nous montre la force des mythes (voir aussi Mircea Eliade). Ce que nous enseigne la mythologie, au même titre que les comtes d’autrefois*(1), c’est que pour chaque comportement, caractère, passion ou folie humaine nous avons des histoires et des légendes porteuses de sens. A l’arrogance du patron devenu tout puissant, par fascination du pouvoir, les grecs opposeront la tempérance et la modération. Sous l’antiquité, avant de recevoir les lauriers lors de la cérémonie de victoire, et afin que l’égo du général vainqueur ne s’enflamme pas, celui qui l’accompagnait sur son char, lui murmurait à l’oreille et à intervalles réguliers “Memento Mori”, lui rappelant ainsi sa condition de mortel.
Pour moi, nous devons tirer parti positivement de nos émotions en nous amenant à agir dans la bonne direction et en juste équilibre. Nous allons voir ensemble les 4 grands moteurs d’action via 4 émotions fondamentales :
La peur (inquiétude, honte, culpabilité …).
La colère (haine, mépris, jalousie, rage …).
La tristesse (nostalgie, désespoir, covid 19 …).
La joie (euphorie, enthousiasme, fierté, victoire, excitation …).
Chacune de ses émotions déclenche des mécanismes physiologiques et psychologiques nous poussant à l’action. Amy Cudy, l’a très bien démontré, via les postures de pouvoir, qui vont impacter favorablement notre niveau de testostérone (confiance en soi) et diminuer le niveau de cortisol (stress). Prendre conscience de ses émotions permet d’en maîtriser les conséquences et d’en tirer parti comme source d’énergie. C’est purement de l'alchimie par la transmutation d’un mécanisme interne en opportunités.
Avant de détailler les 4 principales émotions distinguées par les psychologues, un rappel sur les 4 composantes de l’intelligence émotionnelle :
Faire preuve de lucidité en prenant conscience de ses émotions telles que la peur, la joie, la colère ou la tristesse.
Contrôler la manifestation de ses émotions en maîtrisant les conséquences et le plutôt possible.
Faire preuve d’empathie vis-à-vis des autres en prenant en compte leurs émotions et c’est tout l’objet de cet article via les 7 micro-expressions.
Et dernière composante synchroniser ses émotions avec celles des autres en comprenant que nous même contribuons à façonner les émotions de l’autre. Au risque de me répéter les émotions sont contagieuses.
COMMENT TIRER PARTI DE La peur COMME INCITATION À L’ACTION ?
Focus sur le mécanisme de la peur et opportunités :
Face à un danger notre corps aura tendance à se paralyser le temps de décider, quasiment automatiquement, si il faut fuir ou bien se battre. Le sang va se diriger vers nos muscles pour préparer la fuite et fixer notre attention sur la menace. Il suffit de regarder comment les animaux sauvages réagissent face à un phénomène de danger imminent, ou un bruit suspect, à l’image d’une biche qui va se paralyser sur place, quelques secondes, pour mieux scanner son environnement (c’est criant au niveau de ses oreilles), et se mettre à courir par la suite.
Prendre conscience de la peur, c’est avant tout attirer notre attention sur les risques potentiels, vis-à-vis d’une situation, et aussi nous donner l’énergie nécessaire pour mettre en place des mesures préventives. En terme de précautions, ce qui va être important c’est de s’efforcer de trouver des solutions autres que la fuite et ne pas laisser notre attention se focaliser uniquement sur la menace.
✅ RÉSUMÉ
Origine : danger, peur de l’inconnu.
Besoin :
Se sentir en sécurité, être protégé.
Anticiper .
Oser sortir de sa zone de confort et explorer.
Passons à l’émotion suivante la colère qui peut être l’une des conséquences de la peur.
COMMENT TIRER PARTI DE La colère COMME INCITATION À L’ACTION ?
Colère froide, rage explosive ou simple irritation du moment, la colère a de nombreux visages, qui vont du mécontentement à la fureur. En colère, nous sommes souvent prêts à l’attaque physique ou verbal. En effet, nous allons être plus dépendants de notre cerveau limbique (celui des émotions) que de notre neocortex (réflexion) ce qui va provoquer naturellement des réactions primitives. Comme nous l’avions indiqué dans la micro-expression de la colère, l'intérêt est de vite la détecter et de la nommer, chez votre interlocuteur ou bien vous-même.
Focus sur le mécanisme de la colère et opportunités :
Cette émotion va entraîner un emballement du coeur, le rythme cardiaque et la pression artériel augmentant, ainsi que deux choses : un afflux de sang vers les mains permettant dans les cas extrêmes de frapper ou de prendre une arme, et une décharge d’adrénaline, l’hormone du stress, qui va mobiliser l'organisme tout entier pour affronter le danger et ainsi accroître sa force. L'émotionnel prend radicalement le pas sur le rationnel.
Prendre conscience de sa colère est essentiel, c’est avant tout mobiliser cette force brute (énergie) pour changer les choses et être si possible le plus factuel, car c’est l’opportunité de signaler un problème inacceptable et de prendre son courage à deux mains pour comprendre et résoudre le conflit.
En terme de précautions, nous devons rechercher les véritables origines de sa colère, elle survient souvent de manière détournée, et très important nous devons l’exprimer et non la contenir inutilement, car ignorer une émotion c’est comme bouillir en silence. Il suffit donc de l’exprimer sans pour autant blesser son interlocuteur. Ce qui peut-être judicieux, c’est de prendre une pause, avant de partager sa colère. Cela passe par la respiration, l’activité physique etc. suivant les profils comportementaux.
L’important est de dissocier le trop plein d’émotionnel de l’équation. Nous sommes malheureusement tous victimes de notre cerveau et des réactions réflexes liées notamment au fonctionnement de l’amygdale qui se trompe souvent. C’est cette dernière qui gère nos automatismes quotidien comme se brosser les dents. Elle est programmée pour déclencher une réaction rapide à partir de raccourcis pris par notre cerveau en fonction de l’interprétation d’une situation.
Pour maîtriser ses réflexes, nous voyons donc qu’il est important de savoir observer, ce que nous ressentons, en prenant le pas sur nos impulsions via des choix conscients … . Nous ne sommes plus dans la jungle.
✅ RÉSUMÉ
Origine : attaque, injustice, frustration.
Besoin :
Obtenir un changement.
Se faire entendre.
Défendre son intégrité et s’affirmer.
Passons maintenant à l’émotion suivante : la tristesse.
COMMENT TIRER PARTI DE La tristesse COMME INCITATION À L’ACTION ?
La tristesse est une émotion le plus souvent passagère, qui traduit une douleur émotionnelle caractérisée par des sentiments tels que l’ennui, le désespoir, la nostalgie, voir l’impuissance vis-à-vis des événements. Les causes sont diverses, citons notamment la perte d’un proche, la naissance d’un enfant (“baby blues”), un changement de vie ou de cap (passage à la vie adulte), et aussi une rupture qu’elle soit amoureuse ou bien amicale. Si la tristesse peut se manifester par une perte d’énergie, à l’extrême elle peut se traduire par une dépression profonde, un isolement social voir un burn-out (perte de sens et de repères).
Focus sur le mécanisme de la tristesse et opportunités :
Cette émotion va entraîner le plus souvent une chute d’énergie, qui nous incite à nous replier sur nous-mêmes, afin de faire le point sur la situation, d’en tirer les conséquences et de trouver des solutions pour rebondir le plus rapidement possible.
Prendre conscience de sa tristesse, c’est l’opportunité d’accepter les choses que l’on ne peut changer (deuil, changement de vie …) et d’opérer une transition car la tristesse disparaitra avec le temps et l’acceptation.
Au niveau des précautions, il faut éviter de voir la tristesse comme un problème en soi mais avant tout comme une étape vers l’acceptation d’ou notre besoin d’être souvent réconforté et de faire le deuil. En outre, il est judicieux d’avoir une date de fin, pour ne pas se complaire dans la tristesse.
En termes de gestes que l’on peut accomplir, surtout pendant cette période de confinement, je conseille vivement de faire de l’exercice (vidéos en ligne), de se créer des routines, d’avoir des activités récréatives et un journal de gratitude pour noter chaque jour 3 éléments positifs, et aussi de célébrer vos victoires, de marcher et être en contact avec la nature : la balade en forêt étant l’idéal. Le bonus est aussi d’avoir une vie sociale, mais avec le Covid 19, vous êtes probablement comme moi, isolé de vos proches.
✅ RÉSUMÉ
Origine : perte d’un proche, séparation, rupture, ennui …
Besoin :
Être réconforté.
Accepter les choses que l’on ne peut changer,
Faire le deuil et accepter.
Opérer une transition.
Dernière étape plus positive sur la roue des émotions, nous allons parler de la joie.
COMMENT TIRER PARTI DE La joie COMME INCITATION À L’ACTION ?
Si nous parlons de joie, notre langue est riche au niveau des sentiments dérivés : plaisir, extase, jubilation, euphorie, fierté, triomphe, allégresse … . La joie qui est une émotion expansive, comme la colère, est aussi appelée émotion d’ouverture. Elle est extrêmement contagieuse vis-à-vis des autres et nous l’éprouvons de différentes façons notamment à travers la réalisation de soi et quand nous réussissons quelque chose. Si nous gérons bien cette émotion et notre énergie globale, nous pouvons atteindre des phases de plénitude quotidienne, je pense à mes pics d’endorphine tous les jours après ma séance de sport et de méditation, par contre, mal maîtrisé, elle peut conduire à la tristesse et la frustration.
Focus sur le mécanisme de la joie et opportunités :
Attention cette émotion c’est du tonnerre au niveau du corps … un cocktail explosif d’hormones que notre cerveau va libérer, nous procurant un sentiment d’apaisement général mais aussi d’excitation par l’inhibition des sentiments négatifs et aussi la volonté d’agir (confiance en soi). Au niveau des hormones nous allons avoir la sérotonine (hormone de la bonne humeur), l’oxytocine quand nous enlaçons quelqu’un par exemple (hormone du lien social), et aussi la dopamine quand nous réussissons un objectif (hormone du plaisir) et l'adrénaline (hormone de l’excitation). Vous comprendrez ici pourquoi les athlètes cherchent en permanence la performance, c’est aussi une drogue avec en parallèle la recherche de l’absolu et du plaisir : la zone de flow ou tout devient simple comme en pilotage automatique. Ainsi, ces hormones vont agir de concert sur nos systèmes nerveux autonomes, le système sympathique (rôle accélérateur) et parasympathique qui lui va canaliser ou freiner certaines de nos foncions. C’est ce dernier que l’on sollicite, quand nous respirons en sérénité, pour rétablir l’équilibre émotionnel face à une situation de conflit ou de fort stress.
Quand nous ressentons la joie, nous avons entre autre deux opportunités. Partager notre joie avec les autres, je pars du principe que chaque victoire doit être célébrée, et aussi nous pousser à entreprendre de nouveaux projets. Par exemple, je privilégie le sport le matin, car je vais bénéficier de l’impact positif de toutes ces hormones pendant un créneau de 4 à 8 heures (les recherches disent 8 heures), ce qui va impacter notamment mon efficacité créative sur mes projets prioritaires et ma capacité de concentration. De toute façon le sport est le meilleur anti-dépresseur qu’il soit et pour moi il rentre dans mon triptyque énergie | travail | relation.
Au niveau des précautions, trop de surexcitation, c’est un risque de perte de lucidité. L'excès de confiance, vous le savez, peut nous conduire à l’arrogance, la prise de risque, et un optimisme qui ne prend plus en compte les obstacles éventuels. Surestimer ses chances c’est le meilleur moyen d’échouer, il faut toujours confronter sa vision à la réalité (voir l’article : la méthode WOOP ou comment atteindre ses objectifs). En outre, quand nous sommes en état d’euphorie il ne faut pas non plus surestimer son énergie, et penser se ressourcer de temps en temps. L’être humain est avant tout circadien. En gestion de productivité, nous parlons souvent de gestion du temps, alors que pour moi c’est avant tout la gestion de l’énergie. Vous pouvez être complètement focalisé sur une tâche pendant 45 minutes ou 1 h 30 maximum, et après rentrer en mode “je me ressource” pendant 25 minutes. À votre avis pourquoi les Romains ont inventé la “siesta” et ne prenaient pas de décisions importantes après 16 heures ? Ils estimaient simplement que notre corps était régit par des phases. La joie c’est la même chose, à l’extrême elle peut devenir déséquilibre créant des dysfonctionnements comme nervosité, excitation, tachycardie, insomnie, manque de concentration etc.
✅ RÉSUMÉ
Origine : réalisation de soi, succès, réussite …
Besoin :
Partager ses émotions, célébrer ses victoires.
Se sentir appartenir à un groupe.
Se ressourcer régulièrement.
Voila pour aujourd’hui et cet article dans lequel j’ai souhaité me focaliser non pas sur le langage des couleurs mais celui des émotions pour mieux se comprendre et aussi réagir avec intelligence face à nos différents interlocuteurs.
Dans une société qui nie souvent l’expression de ces dernières (règles sociales renforcées par un contexte familial ou professionnel), je pense au contraire qu’il faut s’en servir comme énergie d’action car nous sommes avant tout humain et imparfait. Se reconnecter avec ses émotions est primordiale et passe par différentes étapes (évènements déclencheurs, sensations, expression et verbalisation, acceptation et action).
Nous avons vu donc 7 émotions :
La joie, qui est une émotion expansive, accroît notre énergie et la confiance en soi.
La colère qui est une réaction de protection face à des sentiments de frustration, d’injustice, ou d’attaque.
La peur qui est une émotion d’anticipation face à des menaces potentielles. Elle peut s’avérer stimulante ou bloquante (fuite, action, paralysie).
La tristesse qui se caractérise par une baisse d’énergie temporaire pour mieux rebondir après une perte ou un changement de situation nous affectant.
Le mépris qu’il faut bien identifier car synonyme de supériorité de la part de celui qui l’exprime et qui est souvent un marqueur de divorce dans les couples.
Le dégoût qui est simplement un sentiment de rejet ou aversion soit vis-à-vis d’une personne ou objet.
La surprise qui est une émotion extrêmement brève face à un événement inattendu et souvent suivi par une autre expression.
Il me reste à vous souhaiter une bonne semaine et n’hésitez pas à commenter,
Romain Y.
PRÉSENTATION DE LA FORMATION CAPTIVER
(1) : Dans les comtes nous avons souvent un sens premier et un sens caché, nous parlons ainsi non pas du langage des couleurs, mais du langage des oiseaux, celui des alchimistes, où par exemple le mot apprentissage prend une autre connotation, avant d’être sage, il faut être apprenti.
Ressources :
Livres :
Vanessa Van Edwards (2017). Captivate. The science of succeeding with people.
Gottman, J.M (2015). The Seven Principles for Making Marriage Work.
Fabien Olicard (2017). Votre cerveau est extraordinaire.
Claudine Billard (2020). Ce que votre corps révèle vraiment de vous.
Articles :
Nathalie Crépin (2007). Le flow ou l’état optimal de performance
Gendron M., Crivelli C., Barett L. « Universality reconsidered : Diversity in making meaning of facial expressions », Current Directions of Psychological Science, 2018
Gottman, J. M. (1993). A theory of marital dissolution and stability. Journal of Family Psychology.
Gottman, J. M. (2014). What predicts divorce? The relationship between marital processes and marital outcomes.
Gottman, J. M., & Levenson, R. W. (1999). How stable is marital interaction over time? Family Process.
Managéris (2011) Développer son intelligence émotionnelle.